Alexandre Charron, tout sur sa carrière !
Alexandre Charron, tout sur sa carrière !

« Comme on habitait au-dessus de la boucherie, j’étais toujours accroché à l’escalier pour voir ce qu’il se passait au laboratoire… C’était fascinant ! J’ai grandi dans la boucherie, même si mon père aurait préféré que je poursuive des études et ne suive pas la voie qu’il avait tracée. Il voulait que ma sœur et moi ayons un bon bagage scolaire. Il ne voyait peut-être pas d’avenir dans cette profession. » Charlotte est aujourd’hui hôtesse de l’air, Alexandre… boucher !

Alexandre, garçon timide et réservé, grandit à Chartres, fréquentant l’école Saint-Ferdinand, puis le collège Sainte-Marie. « Un jour, le directeur de l’établissement m’a dit que je serai un peu juste pour la Seconde. J’ai donc passé un BEP comptable comme ma mère ».

Plus que les mots, les chiffres paraissent parler à l’adolescent. Ses notes s’en ressentent. « J’ai commencé à avoir une bonne moyenne ! » Motivé, il se retrouve en Première, tente avec succès le Baccalauréat STT (Science et Technologies Tertiaires, l’actuel STG), puis se confronte à un BTS force de vente, « que j’ai obtenu facilement ».

A cette époque, Alexandre est un cavalier émérite qui, parallèlement à ses études, pratique l’équitation à un haut niveau. Mais pour évoluer encore dans sa passion équestre et caracoler au niveau national, il lui faut changer de monture, se doter d’un budget bien plus important qui ne lui laisse qu’une alternative : poursuivre ses études ou se lancer dans le sport équestre. « Mes parents m’ont demandé de choisir » se souvient Alexandre. Il choisira ses études, abandonnant la compétition pour rejoindre durant deux ans une école de commerce, l’École Supérieure des Affaires de La Rochelle.

« Avec le recul, je me rends compte que ces années m’ont appris, en plus de la scolarité en enseignement supérieur à vivre en communauté, à apprendre à connaître les gens. »

 

L'apprentissage du management

 

À la fin des ses études, le groupe Carrefour, sous l’enseigne Champion, propose à Alexandre une formation de chef de rayon. Pas n’importe quel rayon : le rayon frais… sauf ironie du sort, la boucherie ! Après une formation de plusieurs mois à Bonneval, Alexandre se retrouve très vite à gérer quatorze rayons et une vingtaine de salariés dans le magasin de La Loupe. Dans sa besace, une formation polyvalente liée aux arcanes de la boulangerie industrielle, de la charcuterie traditionnelle, de la poissonnerie mais aussi dans de nombreux autres métiers comme la tenue en caisse, la sécurité, l’hygiène…

« J’ai appris les bases d’un grand nombre de métiers qui se sont avérées très utiles et ont pu évoluer grâce à la mise en situation » se souvient-il. « Il fallait comprendre le fonctionnement de tous ces rayons pour bien les gérer. Ce fut une bonne école et j’y ai beaucoup appris ! C’était aussi un autre état d’esprit. […] Le plus difficile aura sans doute été de manager des gens qui avaient mon âge ou qui étaient beaucoup plus vieux ! » constate-t-il. « Il m’a fallu apprendre à composer, à discuter, à expliquer, à me faire comprendre. J’ai pris conscience que les jeunes de vingt ans avaient droit au même respect que les employés qui approchaient la soixantaine. J’ai commis des erreurs, au début ! Ce fut dur mais une bonne école. L’aspect commercial et managérial d’une profession, on ne l’a pas en soi, on l’apprend ! » assure-t-il, parlant d’expérience. « Par contre, on a la fibre du commerce ou on ne l’a pas ! Moi, je l’avais pour avoir grandi dans ce milieu ! L’aspect managérial, aussi, mais je l’ai également appris sur le terrain. »

Alexandre Charron travaillera de 2003 à 2006 dans la grande distribution, notamment à La Loupe où il rencontra Nelly, son épouse. « Nelly était une cliente du magasin » raconte le jeune entrepreneur. Aujourd’hui, la petite famille compte trois enfants. Estelle, 13 ans, Camille, 8 ans et Louis, 7 ans.

Après un peu plus de deux années passées à La Loupe, les perspectives d’avenir s’ouvrent sur un horizon directorial. Il est en effet proposé à Alexandre une formation qui lui permettra de devenir directeur de magasin. Alexandre est intéressé. Mais c’est à l’époque où, Carrefour ayant racheter Champion, les magasins de cette dernière enseigne deviennent de petits Carrefour. Les formations sont alors abandonnées, parmi lesquelles celle destinée à Alexandre. « J’ai alors décidé de partir ! ».

 

Portrait by PlaineVue – Juin 2016