Boucherie Dynamique de la rue Francis-Vovelle a été fondée par Alain Charron. Ce précurseur a lancé les colis-portions en 1982. Au cours de sa carrière, cet autodidacte n’a jamais cessé de se remettre en cause. Il a su se positionner dans des niches commerciales inexploitées. Résultat : en l’espace de 20 ans, son chiffre d’affaires est passé de 305 000 euros à 5,5 millions d’euros.

Se qualifiant de spécialiste de la vente par correspondance de la viande, Alain Charron a pour objectif de mettre la viande à la portée du plus grand nombre. « Aujourd’hui, il existe quatre boucheries à Chartres. La viande ne doit pas être un produit de luxe. Nous devons vendre de la viande pour nourri les gens. En l’espace de 20 ans, le prix de la viande n’a pas tellement augmenté. En 1982, le prix portion était de 5 F, aujourd’hui il est entre 1 euro et 1,2 euros », déclare Alain Charron.

L’idée de la création de l’enseigne Boucherie Dynamique lui est venue en 1982, quand il achète avec ses économies son premier magasin place Billard à Chartres. A cette époque, il n’est pas facile de se faire une clientèle alors que 24 boucheries travaillent bien aux alentours. Son activité ne décolle pas. Alain Charron émet l’idée de vendre de la viande au kilo avec les colis. L’idée de la création d’une enseigne accrocheuse Boucherie Dynamique est venue après grâce à sa formation dans la grande distribution. « Il fallait montrer qu’on était dynamique au niveau de l’accueil, des prix et du concept. » souligne Alain Charron. Cette grande idée marque le début d’une explosion économique.

Prévoir l’avenir

Malgré cela, Alain Charron ne vivra pas sur ses acquis et approfondira les raisons du ralentissement de son activité chaque fois que c’est nécessaire. « A chaque fois que nous avons eu des baisses de volumes nous nous sommes remis en cause », remarque Alain Charron.

Limité par ses 18 m² de surface de vente, place Billard, il ouvre un 2^e magasin à Lucé en 1986. Ce dernier obtient le même succès que le premier. En 1994, il achète rue Francis-Vovelle, le terrain où il est implanté actuellement pour construire un magasin de 150 m² avec 22 m de vitrines.

En 1997, alors que son chiffre d’affaires stagne, il met sur pied la livraison gratuite à domicile. Aujourd’hui, son intérêt se porte sur l’évolution et le développement de ce secteur. Désormais, il aimerait élargir sa zone de livraison à domicile au-delà des limites du département tout en concentrant ses activités sur un seul site. Afin de réorganiser son service de livraison à domicile, il projette d’agrandir ses locaux.

A la pointe des technologies de la communication, sachez que depuis un an et demi, Boucherie Dynamique a sa boîte aux lettres électronique. Il est possible de commander sa viande par e-mail. En outre, un site internet Boucherie Dynamique est en cours d’établissement. A partir de janvier 2003, vous pourrez y faire votre marché de la viande depuis votre domicile.

Alain Charron, l’autodidacte accompli

Titulaire d’un CAP de boucher à 18 ans, il débute à 19 ans à Paris dans la boucherie traditionnelle de luxe. Parallèlement, il décroche le brevet professionnel en 1976. A 22 ans, il effectue un virage vers la grande distribution. Le directeur des magasins Prisunic lui propose un challenge : celui de remplacer les barquettes sous vide de viande par un étal de boucherie traditionnelle. Le défi est d’autant plus stimulant qu’il permettra à la disposition d’Alain Charron les moyens financiers et humains nécessaires. Cette expérience lui apprend à gérer les produits et à embaucher du personnel. Nouveau virage en 1978 où Alain Charron travaillera dans un abattoir en Bretagne pour faire du « gros ».

L’apprentissage se poursuit. « J’ai appris qu’on pouvait commercialiser de la viande sous une autre forme avec des marges différentes selon les volumes », relate-t-il. C’est en 1981, qu’il revient à Melun, comme directeur de supermarché. Après avoir touché à la gestion financière, à celle du personnel et des produits, il se sent prêt à s’installer à son compte. En 1982 il achète avec ses économies une boucherie, place Billard à Chartres. A cette époque, il n’est pas facile de se faire une clientèle avec la concurrence de 24 boucheries. L’activité ne décollant pas, Alain Charron émet l’idée de vendre la viande en prix portion au lien du prix au kilo avec les colis.

Carte d’identité, Alain Charron

Vice-président du Syndicat de la Boucherie d’Eure-et-Loir, Administrateur à la Chambre de Métiers, Membre de la CCI (Chambre de Commerce et de l’Industrie), CESR (Conseil Economique et Social Régional), président de l’association ASDEBATE (Association pour la défense des bouchers assujettis à la taxe d’équarrissage).

Quelques chiffres

4500 clients situés sur tout le département 28, sur l’Essonne, les Yvelines, la Sarthe, L’Ome. En fait, tous les départements limitrophes au département.

Effectifs : 42 personnes avec 80% de bouchers, 5 personnes à l’administratif, 3 commerciaux et 2 livreurs.

Livraison de 2500 clients par mois, ce qui représente 120 à 150 clients par jour.

Chiffres d’affaires 2001-2002 : 5,5 millions d’euros

 L'Écho Républicain - 29 novembre 2002