Boucherie Dynamique a de l'appétit
Boucherie Dynamique a de l'appétit

En 1982, après cinq ans de boucherie au sein de la chaîne Prisunic, Alain Charron arrive à Chartres et rachète une petite boucherie de centre-ville. « Mais il y avait 24 bouchers indépendants en ville, se souvient-il. J’ai vite compris que je ne pourrais pas m’en sortir si je n’inventais pas quelque chose pour me démarquer. » Il crée alors Boucherie Dynamique et lance peu après la formule du colis. Chaque mois et pour un prix déterminé à l’avance, le client reçoit son colis de viandes fraîches au prix des grandes surfaces.

Dix ans après il se lance dans la vente à domicile : cinq commerciaux démarchent les clients et enregistrent les commandes qui sont livrées ensuite une fois par mois. « Je n’ai rien inventé, modère le président de Boucherie Dynamique. C’est le concept de la VPC et de la vente à domicile de surgelés. » L’idée porte ses fruits : de 325.000 euros en 1983, le chiffre d’affaires passe à 3,2 millions en 1996 et 6 millions l’an passé.

En quelques années, il ouvre un second point de vente et construit un réseau de 5.000 clients avec 200 commandes par jour livrées dans un périmètre de plus en plus large. Partis de Chartres, les camions « arrosent » désormais une partie de l’Orne, du Loiret, du Loir-et-Cher et des Yvelines. « L’aventure n’est pas terminée, s’enflamme celui qui se revendique toujours artisan boucher. Nous allons nous développer en région parisienne et vers les grandes villes de la périphérie, où il y a un potentiel important. » L’objectif est notamment d’atteindre 500 commandes par jour et de faire passer le chiffre d’affaires de 6 à 10 millions d’ici trois ans.

Les locaux actuels étant devenus trop exigus, Alain Charron a décidé d’investir 3 millions d’euros pour un nouveau siège, une unité de découpe et de préparation, ainsi qu’une boucherie traditionnelle. L’ouverture prévue à l’automne prochain devrait coïncider avec une nouvelle étape de développement. Alain Charron estime en effet que ce concept « à de beaux jour devant lui : il y a de la place pour des spécialistes de poids comme nous, à l’image des enseignes de sport ou d’équipement auto sur les parkings des grandes surfaces. »

Avec une commande moyenne supérieure à 90 euros et une logistique bien plus légère que s’il avait fallu ouvrir des points de vente, Boucherie Dynamique gagne « toujours de l’argent, des clients, et fait des envieux qui voudraient bien la racheter ».

 

Jean-Jacques Talpin, La Tribune - 17 septembre 2007