Selon Alexandre Charron, il n'est pas facile en effet de lutter contre certaines images télévisuelles filmées au cœur d’abattoirs visiblement oublieux du concept de sensibilité animale ou de laboratoires en manque d’hygiène ou de traçabilité. « Les médias ont tendance à nous enfoncer » regrette Alexandre Charron.
« Il se dit beaucoup de choses fausses, on voit des images trafiquées. Une image est facile à transformer, dans nos professions, on manipule des carcasses d’animaux, il y a forcément du sang dans les laboratoires, c’est le BA-BA de la vie en boucherie. En ce qui concerne, je suis prête à prêt à ouvrir mon atelier à qui le veut, nous mettons un point d’honneur à très bien faire notre métier ! »
Le boucher est le dernier maillon de la chaîne de la viande. « 85% de la boucherie est représentée par la grande distribution », souligne Alexandre Charron. La crise de l’élevage ? « Les agriculteurs se trompe de cible. Nous avons tous les mêmes soucis ; entre le prix qui leur est payé et la revente, il n’y a pas que de la marge : il y a les salaires, le coût de transformation. De plus, il faut savoir que seules 34 % des morceaux d’une vache peuvent être valorisés à un prix supérieur au prix de revient. Le problème ne réside pas dans la distribution, grande ou petite, mais dans le charges qui écrasent le marché français. » De fait, explique le boucher, « le coût de la matière première française revient trop cher par rapport à l’étranger. Et de la viande étrangère n’est pas moins bonne que la viande française ».
La Boucherie Dynamique privilégie aujourd’hui « Made in France », « Nous sommes à peine à 30 % de viande européenne » estime Alexandre Charron. « Mais s’il me fallait augmenter ce pourcentage pour me permettre de continuer de payer mon personnel et mes charges, je serais dans l’obligation de faire encore plus appel aux fournisseurs. »
Portrait by PlaineVue – Juin 2016